mercredi 27 janvier 2016

Que voulons-nous vraiment? #1 Les structures


Ça fait bientôt 9 ans que je travaille année après année à réfléchir, à essayer, à lire, à chercher et à tenter d'innover dans le merveilleux monde de l'éducation. Au cours des dernières années, nous avons assisté à une mobilisation grandissante vers le faire autrement. Les succès comme Clair, refer et tous les autres colloques, congrès et edcamp nous démontrent que le vent du changement est sur le point de se transformer en tempête.
À la lumière de ce constat, cette question occupe énormément mon esprit: que voulons-nous vraiment?
Bien entendu, Il y a autant de réponses que nous sommes d'individus. De plus, je n'ai aucunement la prétention d'avoir la vérité absolue, ni, encore moins, d'avoir la recette unique pour créer l'école du 21ème siècle. En effet, je ne crois pas du tout au concept "clé en main" en éducation.

Donc, dans un esprit de partage et de collaboration, j'aimerais vous exposer ma vision de l'éducation 2.0 par le biais d'une série de 5 articles qui auront pour thèmes: les structures, les rôles de l'enseignant, l'évaluation, les mécanismes de ma vision  et le curriculum. Vous remarquerez que je ne ferai aucunement allusion aux technologies. Pour moi, ce débat n'a pas sa raison d'être. Ils font parties de nos vies à présent. L'école comme toutes les autres sphères de notre société ne peuvent s'en dissocier. Également, ces magnifiques et puissants outils sont des moyens pour changer nos pratiques pédagogiques et non une finalité en soi.
Bonne lecture et au plaisir d'échanger avec vous sur ce sujet :)

1. Les structures

Dans un premier temps, il est faux de croire qu'un changement en profondeur ce fera sans une réelle refonte de nos structures. Nous sommes plusieurs à parler de collaboration, de partage et de créativité. Pour ce faire, nous devons revoir nos structures scolaires tant au niveau de l'organisation des groupes, de l'horaire quotidien et annuel et des effectifs professionnels.

Je suis un ardent défenseur des groupes multi-niveaux et multi-âges par choix et non par désir d'économie ou de contraintes de nombre d'élèves dans certaines écoles. Depuis 9 ans, le programme voie d'avenir développe ce modèle. Les avantages sont multiples: baisse flagrante de l'intimidation, collaboration étroite entre les pairs, obligation pour les enseignants de changer leurs pratiques pédagogiques, personnalisation de l'apprentissage, environnement qui s'apparente de plus près à la vraie vie, relation significative enseignants/élèves/parents, etc.

 Cette structure pousse les membres de cette "famille" à vivre en harmonie en se souciant de la réussite globale de ses membres et ayant pour but commun de travailler ensemble pour s'entraider. Concrètement, l'élève à le pouvoir de créer son horaire. Cette organisation qui s'inspire des  écoles alternatives permet automatiquement de concevoir des groupes multi-niveaux (sec. 1 à 5). Pour ceux qui sont plus pragmatiques, il me fera plaisir de vous présenter les mécanismes de ma vision dans le dernier article de cette série de 5.
Comme je l'ai souligné un peu plus tôt, l'horaire quotidien et annuel doit être revus. En effet, pour accroître la motivation et l'autonomie des élèves, il est plus qu'important de revoir l'horaire des élèves. Puisque tous les êtres humains sont uniques, il est normal de constater une disparité en ce qui concerne le niveau de compréhension de nos élèves. C'est pourquoi que je crois à un modèle personnalisé.
Lorsque nous permettons aux jeunes de décider ce qu'il fait, quand il le fait et, la plupart du temps, comment il le fait il est clair qu'on leur donne les outils nécessaires pour pouvoir prendre une place active dans leur apprentissage. 

Pour l'avoir expérimenté depuis plus d'un an, nous constatons une grande amélioration au niveau de la responsabilisation et de l'autonomie de nos élèves. L'opportunité de choisir la planification est stimulante et permet un engagement plus important de ceux-ci. Ainsi, un jeune ayant de la facilité en une matière quelconque aura la chance d'effectuer son travail en beaucoup moins de temps ou d'approfondir celui-ci sans être interrompu par le son agressant d'une cloche qui est là seulement pour nous rappeler nos structures beaucoup trop rigides.

Dans un même sens, l'année scolaire doit aussi être revue. Pour de multiples raisons: vacances familiales, compétition sportive, rendez-vous, etc. La structure de l'année scolaire devrait laisser place à beaucoup plus de souplesse selon les contraintes d'événement mentionnées précédemment. Encore une fois, cette modification aurait des impacts bénéfiques à plusieurs égards: motivation, responsabilisation, différentiation, valorisation des talents autre que scolaire, etc. La personnalisation permettrait également de revoir le concept de durée unique de l'année scolaire (septembre à juin). La durée unique est l'un des grands saboteurs de la motivation scolaire selon moi. Rêvons un peu... pourquoi pas des sessions d'été qui permettraient à un jeune de prendre de l'avance dans son curriculum et/ou d'approfondir une discipline qui le passionne.

Nous ne pouvons pas parler de structures sans glisser un mot sur la répartition des effectifs professionnels à l'intérieur de ce système. Avec l’avènement des technologies et le partage de l'information, le rôle de l'enseignant à changer. En ce sens, les enseignants devraient être répartis selon leurs compétences humaines, professionnels et par intérêt. Sans vouloir élaborer sur ce sujet puisqu'il touche à un thème précis de ma série d'articles, ( #2 rôles de l'enseignant) l'enseignant pourrait avoir l'opportunité, en partenariat avec la direction, de choisir un rôle précis dans l'établissement: coach, innovateur, évaluateur. Cette différenciation au niveau des enseignants aurait pour objectif d'augmenter la signifiance et humaniser les relations entre les individus.

N'hésitez pas à communiquer avec moi si vous avez des questions et ou des commentaires.

pojette@etude.ca
twitter: @pojette @28gr

pour en savoir plus:


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire